Comme Gazoline a décidé de publier ma restauration par petits morceaux tous les 2 mois je leur laisse la primeur de la suite jusqu'à la fin.
Donc pour l'instant le sujet sur le forum va rester en attente mais je le finirai dans le détail comme je l'ai commencé. Patience...
Je remonte temporairement le sujet pour faire un intermède COUP DE GUEULE .!
Je vous explique...Vous allez rire, mais pas moi.
Le Buffalo est enfin terminé depuis quelques semaines mais comme je l'ai déjà dit je vais attendre que la série prenne fin dans le magazine avant de mettre les détails de la fin de restauration sur le forum.
Mais pour ne pas vous faire languir plus longtemps voici un aperçu de la première séance photo.
Ce jour là il faisait soleil, la bête était assurée il ne me manquait plus que le sésame du contrôle technique pour enfin pouvoir goûter à l'ivresse de la conduite de ce pédalo à moteur les cheveux au vent, les moucherons plein la figure, la goutte au nez et les yeux bouffis par les pollens.
Fier comme un bar-tabac j'enfourche mon fidèle destrier et, rendez-vous pris par internet, je me précipite vers le centre de contrôle technique à 5 km de chez moi.
Arrivé sur place j'attends... Je suis un peu en avance.
Nico, le gentil contrôleur fait son baptême de Buffalo.
Il semble apprécier. Ça le change du quotidien.
Et là sans surprise, tout se passe bien. Les clients attendant leur tour en ont même profité pour ausculter le Buggy sous toutes les coutures et se souvenir de l'époque de la R8 Gordini.
Et je suis rentré chez moi avec mon beau macaron tout neuf sur le pare-brise.
Chouette on va pouvoir enfin en profiter après des centaines d'heures de travail.
Mais j'oubliais une vieille tradition que j'ai inaugurée avec la R16...
Fraîchement sortie de restauration, après les premiers essais routiers j'avais diagnostiqué un problème de joint de culasse et j'ai dû déculasser. À ma décharge je n'avais pas ouvert le moteur avant pensant qu'il était en bon état.
Mais là avec le Gordini j'ai tout refait à neuf donc pas de risque... Pensez donc !
Arrivé à la maison je détecte une pression anormale dans le circuit de refroidissement. Kescékcebordel?
Je sors mon détecteur de Co2 et là pas de doute, c'est la compression qui passe dans le circuit de refroidissement ! Nididjou.!
Donc je...
Là le monde s'écroule autour de toi quand tu t'es fait mal au ventre à ce point et que ça te fait un coup comme ça.
Tu cherches, tu doutes, tu te dis que comme ce moteur a couru il y a peut-être une microfissure planquée quelque part dans la culasse et tu ne l'as pas vue...
Tu scrutes et tu ne vois rien. Tu as déjà tout contrôlé lors de la réfection alors tu ne comprends pas, et à quoi bon...
Tu te dis que tu vas balancer cette mécanique capricieuse et mettre un 5 Alpine à la place et basta.
Et finalement c'est à l'aide une loupe que tu va te prendre la cruelle vérité du monde moderne en pleine face. Et en plus tu aurais dû le savoir car tu avais relevé l'anomalie lors du remontage.
Flashback Buffalo épisode 1 relisez le commentaire.
Il était pourtant beau ce joint dans son bel emballage.
Le voilà aujourd'hui après moins d'une heure de fonctionnement.
Le joint est maintenu par son pion de centrage et ne peut donc pas bouger, pourtant les découpes des cylindres 1 et 4 ne sont pas centrées correctement sur les chemises comme je l'avais remarqué à l'époque. Le décalage est de quelques millimètres. Les millimètres de trop.
Regardons de plus près.
Et d'encore plus près.
La marque qu'on voit tatouée dans le joint c'est l'empreinte de la canalisation d'eau de la culasse. À cause du décalage le cerclage du joint arrive à moins de 1 mm de ce canal et l'arrondi du bord fait le reste. La compression passe par là et se retrouve dans le circuit de refroidissement.
Si ce pu.... de joint avait été aux cotes c'était bon. Rien qu'un millimètre aurait suffi.
Vous allez me dire, "oui mais c'est un 1296 et les chemises sont de plus grand diamètre !"
Ben oui mais c'est un joint spécial 1296 et "renforcé" qui plus est.
Moralité: Pfffff...
Alors j'ai commandé un nouveau joint de culasse chez Arnaud Ventoux Pièces cette fois-ci. Spécialiste R8, Alpine etc... dont tout le monde fait des éloges.
Autant chez certains (chez qui je n'achèterai plus d'ailleurs) tu te fais prendre pour une bille que chez Christian Arnaud le contact est sympathique et les conseils constructifs.
Voici donc la pièce en question. De marque Glaser, une valeur sûre.
Je déballe et le place sur le bloc et là, stupeur !
Mais alors, il est donc encore possible de nos jours de fabriquer un joint aux bonnes cotes ?
Et de plus pour moins cher que celui qui n'allait pas. C'est presque de la science-fiction !
Tout n'est pas (encore) perdu dans ce pays.
Remontage de la culasse, réglage des culbuteurs et remplissage du circuit de refroidissement, purge. Tout ça en 1h, il faut que je sache...
Je fais chauffer en serrant les fesses (j'y croirai quand j'aurai la preuve).
Ça chauffe doucement, je vais faire un petit tour dans le quartier. Température stable autour de 90°. De retour je laisse chauffer au ralenti, le ventilateur se met en route et s'arrête au bout de quelques secondes (bon signe), pas de pression anormale dans les durites (aussi bon signe).
Et vient l'instant de vérité avec le détecteur de CO2.
Le liquide devient jaune s'il détecte du CO2 dans le bocal (il ne doit pas y en avoir) Pas de changement de couleur, test concluant c'est bon.
OUF !!