C'est effectivement une question qui préoccupe beaucoup de personnes: Le retournement des marchés
Je vous livre un exemple bien ancien que j'avais rédigé pour un forum Boursier il y a presque 20 ans.
La crise de folie pour des tulipes
Tout à commencé en 1559. Un bulbe de tulipe arrive de Constantinople chez Councillor Herward, un collectionneur allemand de faune exotique. Il décide de le planter dans son jardin à Augsburg. Rapidement, ses bulbes de tulipes connaissent un vif succès.
Ils deviennent à la mode chez les nobles et les bourgeois allemands et hollandais. Ne pas en posséder dans ses jardins était, à l'époque, la preuve d'un manque de goût manifeste.
Le phénomène de mode pris tant d'ampleur qu'il devint tout à fait courant de commander ses bulbes de tulipes directement en provenance de Turquie, à des prix tout à fait exorbitants.
A l'époque où les tulipes deviennent vraiment à la mode, les bulbes ont contracté une maladie qui donne des formes et des couleurs originales aux fleurs. Cette anomalie rend chaque bulbe unique, et encore plus précieux, donc plus cher.
A cause de ces deux phénomènes - le phénomène de mode et l'anomalie qui les rend unique, le prix des bulbes de tulipes a continué à flamber.
L'augmentation continue du prix des bulbes, et l'intérêt qu'ils suscitaient a fait qu'ils étaient échangés sur de nombreuses places financières hollandaises.
Cette flambée des prix a fait qu'il n'y avait plus que les collectionneurs qui s'intéressaient aux tulipes. En effet, les agents de change ainsi que les spéculateurs se sont mis à spéculer sur le prix des bulbes. A les acheter pour ensuite les revendre à un prix plus élevé.
Ce mouvement des prix encourage l'engouement des spéculateurs : la preuve que l'achat est une bonne affaire, une semaine plus tard l'investissement dégage déjà de belles plus-values. Il faut donc acheter plus, même plus cher - pour ne par rater le mouvement.
Cette bulle spéculative attire les capitaux étrangers, ce qui a généré de l'inflation pour tous les biens de luxe hollandais.
Le cours des bulbes de tulipes augmentait d'une manière si impressionnante que beaucoup étaient prêts à s'endetter, à vendre ce qu'ils avaient pour des tulipes.
Voilà des exemples, de ce que certains étaient disposés à payer afin de posséder des bulbes de tulipes au plus fort de la crise :
- " 4500 florins, une diligence, deux juments et un bœuf ", pour un seul bulbe
- Une brasserie en échange de trois bulbes de tulipe.
Pour faciliter le commerce de ces bulbes, il s'est même développé un marché d'options, cela permettait un effet de levier plus important. En effet, un dépôt de 10 à 20% suffisait pour acquérir des bulbes.
Cette bulle spéculative des tulipes a engendré la création d'une classe de nouveau riche. Ces derniers devaient l'intégralité de leur richesse aux tulipes.
A partir de septembre 1636,
les investisseurs et donc les marchés ont été assaillis par le doute. Trois bulbes de tulipe peuvent-ils vraiment valoir autant qu'une brasserie ?
Quand cette crise de confiance apparue, la panique s'est déclenchée, le prix des bulbes a brutalement chuté, la bulle a éclaté.
Le gouvernement a dû intervenir, il décréta que tous les contrats datant d'avant novembre 1636 n'étaient pas valides, et que ceux postérieurs à cette date seraient honorés à 10% de leur valeur initiale. Mais les prix sont descendus en dessous de cette barre des 10%.
Le dégonflement de la bulle spéculative a entraîné une chute des prix sur tous les marchés et engendré une récession nationale. Il a fallu de nombreuses années à la Hollande pour se remettre de cette crise d'hystérie collective provoquée par des tulipes.