Bonjour, je viens vous présenter la R8 dont j'ai hérité.
Comme nous sommes 3 trois héritiers et que c'est mon frère qui la fait dormir chez lui, je n'aurai pas toutes les infos mais je mettrais à jour en temps voulu.
En attendant, place aux photos et à son histoire.
Il s'agit d'une R8 Major,
Sa première immatriculation date de 1971 mais je ne me souviens pas de son type (R1130 il me semble)
Son moteur est un 688-02.
Pour la petite histoire, c'est une R8 que mon père s'était acheté il y a bientôt une quinzaine d'années.
La Major ayant été sa toute première voiture, il aura probablement voulu retrouver les sensations de sa jeunesse.
Il y a travaillé dessus petit à petit, au début, moteur, freins, boîte.
À cette époque, je l'ai assisté sur la réfection du moteur, je me souviens encore de combien cela me paraissait complexe.
Mais j'avais la vingtaine, et ces vieux moulins ne m'intéressaient pas plus que ça (jeune sot que j'étais).
Il y a travaillé dessus pendant un an ou deux, puis l'achat et la rénovation de plusieurs appartements lui prenant tout son temps, la belle a patienté... longtemps.
Ce n'est qu'en 2021 qu'il s'est décidé à s'y remettre.
Le moteur terminé, il ne restait que le système de freinage à refaire.
En septembre 2021, il l'a envoyé en carrosserie, se disant qu'il s'occuperait du reste après. À quelques mois de la retraite, il aurait tout le temps de s'y atteler.
Fin octobre de la même année nous apprenons, abasourdis, que mon père est atteint d'un cancer du poumon stade 4.
Malgré l'optimisme du médecin, il décèdera moins d'un mois plus tard.
Ma compagne et moi-même devions nous marier en juillet de l'année suivante.
Ainsi nous avons décidé que si mon père ne serait pas présent le jour J, alors sa voiture devra l'être.
A partir de là a commencé une véritable course contre la montre.
Mon père ayant (très) fortement négocié le prix, le carrossier ne devait y travailler qu'à temps perdu.
Étant donné la charge de travail en carrosserie, lorsque nous lui avons demandé s'il pourrait la terminer en 6 mois, il a failli s'étouffer.
Nous avons sans attendre fait le tour des carrossiers du coin, mais aucun n'a accepté de prendre le chantier, surtout pour le prix que nous pouvions en offrir.
Nous réussiront finalement à en trouver un au Cap d'Agde grâce au garage chez qui devait s'en occuper.
Début janvier, la petite Ariégeoise est donc partie voir la mer.
Nous n'avions plus qu'à croiser les doigts pour qu'elle soit prête à temps.
Mais pendant ce temps, outre les préparatifs du Mariage, il fallait s'occuper de tout le côté administratif.
Mon père n'ayant pas rempli le document de cession à l'époque de la transaction (2009, 2010, merci la nouvelle loi sur les véhicules non roulants) impossible de retrouver le précédent propriétaire jusqu'à ce qu'on réussisse à mettre la main sur le vieux certificat d'immatriculation.
Nous avions donc un nom (nous l'appelleront Monsieur V) et une adresse.
Nous sommes donc allés sonner à cette adresse, mais comme on pouvait s'y attendre, vu l'âge du certificat, ce monsieur n'y habitait plus depuis des décennies.
Ne restait que le nom. Après une simple recherche, nous avons trouvé un garage automobile à ce nom, était-ce la même personne ?
Nous nous sommes donc rendu à l'adresse du garage, qui finalement était une adresse d'habitation.
Malgré le doute, nous avons sonné. Et miracle, il s'agissait bien de la même personne.
Sauf que, ironie du sort, monsieur V était actuellement hospitalisé pour... un cancer du poumon.
Nous avons toutefois pu communiquer avec lui par l'intermédiaire de son épouse.
La voiture leur a bien appartenu, mais ils l'ont vendu... il y a 40 ans.
Madame V et moi même avons donc échangé nos numéros pour se tenir informés.
Nous avons de notre côté fait de longues recherches à l'aide de la préfecture et de la police, mais le numéro d'immatriculation ne donnait définitivement rien.
C'est comme si cette voiture avait disparu des dossiers pendant 40 ans.
Devant les recherches infructueuses, et étant donné que le dernier document connu était au nom de ce monsieur la préfecture a fini par nous conseiller de réaliser un certificat de cession avec avec monsieur V.
J'ai donc contacté madame V pour l'en informer, elle en a discuté avec son mari, qui était d'accord. Nous devions nous recontacter pour convenir d'un RDV puis, plus de nouvelle de Mme V.
Connaissant l'état de santé de son mari, j'ai craignais que le pire ne soit arrivé.
Dans le doute, j'ai préféré ne pas insister.
Nous trouverions une solution.
Nous étions à moins d'un mois du mariage.
Heureusement, ma femme travaillant à la préfecture a pu grâce à une de ses collègues, débloquer la situation.
Les procédures étaient lancées, mais nous risquons de ne pas recevoir la nouvelle immatriculation à temps.
Nous allions devoir rouler avec les anciennes plaques.
La partie administrative étant réglée, il ne restait qu'à attendre la voiture, qui n'était pas encore revenue du Cap d'Agde.
Le stress commençait à monter, et nous avons dû commencer à envisager un plan B.
A deux semaines jour pour jour du mariage, la belle arrive enfin. Imparfaite, mais quand même magnifique.
Nous étions soulagés, mais il restait encore beaucoup à faire.
Un RDV pour contrôle technique a été pris pour dans une semaine.
Complètement nue tout était à remonter. Seule la mécanique était déjà en place fort heureusement.
Avec l'aide de mon frère et mon oncle nous avons tout remonté par 30° à l'ombre.
Ne connaissant pas la voiture nous avons eu des difficultés à trouver où se montait certaines pièces, nous faisant perdre beaucoup de temps.
Au bout de quelques jours, nous nous sommes rendus compte qu'il manquait une plaque d'immatriculation. Dans la précipitation, le carrossier avait oublié de la remettre dans la voiture.
Nous avons donc dû repousser le CT.
Il restait une semaine avant la date butoir, il fallait encore monter les étriers de frein neufs, que nous avions commandé mais qui tardaient à arriver, trouver des pneus et chambres à air neuves et régler le problème de la batterie qui ne se chargeait pas.
Cinq jours restaient, nous avions enfin reçu les étriers, trouvé des pneus et chambres à air qu'il nous a fallu commander, le CT était prévu dans 2 jours, sauf que la plaque n'était pas encore arrivée.
Pendant ces deux jours, nous avons remonté freins, et pneus. Elle pouvait enfin rouler.
Malgré le manque de la plaque nous avons fait plusieurs essais sur les routes du village afin de peaufiner les réglages. Un bruit suspect se faisait entendre à l'arrière, la fixation supérieure de l'amortisseur arrière droit était tordue, la tête du vérin nageait sur le boulon.
A ce stade je me suis retrouvé seul. Mon oncle était occupé, et mon frère était exténué.
Je n'en pouvait plus non plus.
En manque d'outillage, en sueur, j'ai dû trouver un moyen de comprimer le ressort pour pouvoir accéder à cette patte et la redresser.
J'y suis arrivé.
Le problème de la batterie, nous n'aurions pas le temps de nous en occuper. Il fallait changer le régulateur, et nous n'avions plus le temps de chercher. On chargerait la batterie et on démarrerait à la manivelle au pire.
La voiture était prête, le CT était le lendemain mais toujours pas de plaque.
La personne que le carrossier avait chargé de nous la ramener avait oublié...
Ce dernier a fait le nécessaire, nous l'avons reçue à 22h.
Ouf.
Le lendemain, elle passe le CT. Sans un défaut.
Incroyable.
Nous avons pu l'envoyer à décorer sur les deux derniers jours.
Nous craignions de ne pas y arriver, mais elle nous a conduit à la mairie, mon épouse et moi, l'esprit de mon père à nos côtés.
Quelques jours après le mariage, la batterie tombera à plat à quelques mètres de chez nous, alors que la nuit tombait. Il a fallu la pousser sur les derniers mètres. Encore quelques jours après, le maître-cylindre, d'origine, lâchera dans le garage.
C'est comme si cette petite R8 avait serré les dents pour tenir pour le mariage avant de s'essouffler.
Aujourd'hui, elle est remise sur pieds, et elle fonctionne parfaitement.
Pour la petite anecdote amusante, en déhoussant le siège passager quelques semaines après, nous avons trouvé une lettre d'amour, probablement aussi vieille que la voiture.
Je posterai une photo de la voiture avec les décorations un peu plus tard.
Comme nous sommes 3 trois héritiers et que c'est mon frère qui la fait dormir chez lui, je n'aurai pas toutes les infos mais je mettrais à jour en temps voulu.
En attendant, place aux photos et à son histoire.
Il s'agit d'une R8 Major,
Sa première immatriculation date de 1971 mais je ne me souviens pas de son type (R1130 il me semble)
Son moteur est un 688-02.
Pour la petite histoire, c'est une R8 que mon père s'était acheté il y a bientôt une quinzaine d'années.
La Major ayant été sa toute première voiture, il aura probablement voulu retrouver les sensations de sa jeunesse.
Il y a travaillé dessus petit à petit, au début, moteur, freins, boîte.
À cette époque, je l'ai assisté sur la réfection du moteur, je me souviens encore de combien cela me paraissait complexe.
Mais j'avais la vingtaine, et ces vieux moulins ne m'intéressaient pas plus que ça (jeune sot que j'étais).
Il y a travaillé dessus pendant un an ou deux, puis l'achat et la rénovation de plusieurs appartements lui prenant tout son temps, la belle a patienté... longtemps.
Ce n'est qu'en 2021 qu'il s'est décidé à s'y remettre.
Le moteur terminé, il ne restait que le système de freinage à refaire.
En septembre 2021, il l'a envoyé en carrosserie, se disant qu'il s'occuperait du reste après. À quelques mois de la retraite, il aurait tout le temps de s'y atteler.
Fin octobre de la même année nous apprenons, abasourdis, que mon père est atteint d'un cancer du poumon stade 4.
Malgré l'optimisme du médecin, il décèdera moins d'un mois plus tard.
Ma compagne et moi-même devions nous marier en juillet de l'année suivante.
Ainsi nous avons décidé que si mon père ne serait pas présent le jour J, alors sa voiture devra l'être.
A partir de là a commencé une véritable course contre la montre.
Mon père ayant (très) fortement négocié le prix, le carrossier ne devait y travailler qu'à temps perdu.
Étant donné la charge de travail en carrosserie, lorsque nous lui avons demandé s'il pourrait la terminer en 6 mois, il a failli s'étouffer.
Nous avons sans attendre fait le tour des carrossiers du coin, mais aucun n'a accepté de prendre le chantier, surtout pour le prix que nous pouvions en offrir.
Nous réussiront finalement à en trouver un au Cap d'Agde grâce au garage chez qui devait s'en occuper.
Début janvier, la petite Ariégeoise est donc partie voir la mer.
Nous n'avions plus qu'à croiser les doigts pour qu'elle soit prête à temps.
Mais pendant ce temps, outre les préparatifs du Mariage, il fallait s'occuper de tout le côté administratif.
Mon père n'ayant pas rempli le document de cession à l'époque de la transaction (2009, 2010, merci la nouvelle loi sur les véhicules non roulants) impossible de retrouver le précédent propriétaire jusqu'à ce qu'on réussisse à mettre la main sur le vieux certificat d'immatriculation.
Nous avions donc un nom (nous l'appelleront Monsieur V) et une adresse.
Nous sommes donc allés sonner à cette adresse, mais comme on pouvait s'y attendre, vu l'âge du certificat, ce monsieur n'y habitait plus depuis des décennies.
Ne restait que le nom. Après une simple recherche, nous avons trouvé un garage automobile à ce nom, était-ce la même personne ?
Nous nous sommes donc rendu à l'adresse du garage, qui finalement était une adresse d'habitation.
Malgré le doute, nous avons sonné. Et miracle, il s'agissait bien de la même personne.
Sauf que, ironie du sort, monsieur V était actuellement hospitalisé pour... un cancer du poumon.
Nous avons toutefois pu communiquer avec lui par l'intermédiaire de son épouse.
La voiture leur a bien appartenu, mais ils l'ont vendu... il y a 40 ans.
Madame V et moi même avons donc échangé nos numéros pour se tenir informés.
Nous avons de notre côté fait de longues recherches à l'aide de la préfecture et de la police, mais le numéro d'immatriculation ne donnait définitivement rien.
C'est comme si cette voiture avait disparu des dossiers pendant 40 ans.
Devant les recherches infructueuses, et étant donné que le dernier document connu était au nom de ce monsieur la préfecture a fini par nous conseiller de réaliser un certificat de cession avec avec monsieur V.
J'ai donc contacté madame V pour l'en informer, elle en a discuté avec son mari, qui était d'accord. Nous devions nous recontacter pour convenir d'un RDV puis, plus de nouvelle de Mme V.
Connaissant l'état de santé de son mari, j'ai craignais que le pire ne soit arrivé.
Dans le doute, j'ai préféré ne pas insister.
Nous trouverions une solution.
Nous étions à moins d'un mois du mariage.
Heureusement, ma femme travaillant à la préfecture a pu grâce à une de ses collègues, débloquer la situation.
Les procédures étaient lancées, mais nous risquons de ne pas recevoir la nouvelle immatriculation à temps.
Nous allions devoir rouler avec les anciennes plaques.
La partie administrative étant réglée, il ne restait qu'à attendre la voiture, qui n'était pas encore revenue du Cap d'Agde.
Le stress commençait à monter, et nous avons dû commencer à envisager un plan B.
A deux semaines jour pour jour du mariage, la belle arrive enfin. Imparfaite, mais quand même magnifique.
Nous étions soulagés, mais il restait encore beaucoup à faire.
Un RDV pour contrôle technique a été pris pour dans une semaine.
Complètement nue tout était à remonter. Seule la mécanique était déjà en place fort heureusement.
Avec l'aide de mon frère et mon oncle nous avons tout remonté par 30° à l'ombre.
Ne connaissant pas la voiture nous avons eu des difficultés à trouver où se montait certaines pièces, nous faisant perdre beaucoup de temps.
Au bout de quelques jours, nous nous sommes rendus compte qu'il manquait une plaque d'immatriculation. Dans la précipitation, le carrossier avait oublié de la remettre dans la voiture.
Nous avons donc dû repousser le CT.
Il restait une semaine avant la date butoir, il fallait encore monter les étriers de frein neufs, que nous avions commandé mais qui tardaient à arriver, trouver des pneus et chambres à air neuves et régler le problème de la batterie qui ne se chargeait pas.
Cinq jours restaient, nous avions enfin reçu les étriers, trouvé des pneus et chambres à air qu'il nous a fallu commander, le CT était prévu dans 2 jours, sauf que la plaque n'était pas encore arrivée.
Pendant ces deux jours, nous avons remonté freins, et pneus. Elle pouvait enfin rouler.
Malgré le manque de la plaque nous avons fait plusieurs essais sur les routes du village afin de peaufiner les réglages. Un bruit suspect se faisait entendre à l'arrière, la fixation supérieure de l'amortisseur arrière droit était tordue, la tête du vérin nageait sur le boulon.
A ce stade je me suis retrouvé seul. Mon oncle était occupé, et mon frère était exténué.
Je n'en pouvait plus non plus.
En manque d'outillage, en sueur, j'ai dû trouver un moyen de comprimer le ressort pour pouvoir accéder à cette patte et la redresser.
J'y suis arrivé.
Le problème de la batterie, nous n'aurions pas le temps de nous en occuper. Il fallait changer le régulateur, et nous n'avions plus le temps de chercher. On chargerait la batterie et on démarrerait à la manivelle au pire.
La voiture était prête, le CT était le lendemain mais toujours pas de plaque.
La personne que le carrossier avait chargé de nous la ramener avait oublié...
Ce dernier a fait le nécessaire, nous l'avons reçue à 22h.
Ouf.
Le lendemain, elle passe le CT. Sans un défaut.
Incroyable.
Nous avons pu l'envoyer à décorer sur les deux derniers jours.
Nous craignions de ne pas y arriver, mais elle nous a conduit à la mairie, mon épouse et moi, l'esprit de mon père à nos côtés.
Quelques jours après le mariage, la batterie tombera à plat à quelques mètres de chez nous, alors que la nuit tombait. Il a fallu la pousser sur les derniers mètres. Encore quelques jours après, le maître-cylindre, d'origine, lâchera dans le garage.
C'est comme si cette petite R8 avait serré les dents pour tenir pour le mariage avant de s'essouffler.
Aujourd'hui, elle est remise sur pieds, et elle fonctionne parfaitement.
Pour la petite anecdote amusante, en déhoussant le siège passager quelques semaines après, nous avons trouvé une lettre d'amour, probablement aussi vieille que la voiture.
Je posterai une photo de la voiture avec les décorations un peu plus tard.