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Bonjour à tous,
Petit post sur une partie très peu connu de l'histoire d'Alpine, de ses débuts en monoplace, et surtout, côté R8, de la capacité de préparation de nos petits moteur quand on a un budget conséquent !
Le temps faisant son œuvre, il se trouve que… j'ai déniché un de ces fameux moteur et notamment la documentation un peu plus complète !
Et il s'avère que c'est une orfèvrerie à lui tout seul !
Une motorisation exceptionnelle qui nous donne un aperçu de la puissance sortie d'un petit moteur R8 culbuté de 1000 cm³ !
Mais surtout une motorisation spécifique qui a équipé les premières monoplaces Alpine P64 en 1964 jusqu'en 1969 dans les Alpine A360 dans la catégorie F3 de 1000 cm³.
Historique :
En 1964, une nouvelle réglementation apparaît avec la création d'une catégorie de monoplaces F3 à cylindrée de 1000 cm³.
Le règlement était simple et obligeait juste une motorisation de 1000 cm³ avec bloc moteur et culasse d'une voiture produite en série à 1000 exemplaires en 12 mois et sans arbre à cames en tête. L'alimentation était qu'en à elle limitée à une entrée d'air avec une buse de carburateur de diamètre 36 sur 3 mm d'épaisseur. Le reste était libre !
Alpine et d'autres marques si sont lancés et c'est dans cette catégorie que l'on verra apparaître les moteurs Ford Kent, mini et Cosworth de 1000 cm³ hurlant à plus de 9 000 tr/min !
Côté Alpine, le choix se porta sur le nouveau moteur Renault à 5 paliers : le Cléon fonte de la R8. La préparation fut confiée à l'entreprise spécialisée "Le moteur moderne". En effet, Mignotet était déjà bien chargé pour le côté rallye.
La cylindrée fut ramenée à 992,9 cm³ avec un vilebrequin de course 61 mm (72 de série) dérivé du vilebrequin du moteur Gordini T55 (course 62 mm pour celui-là)
Et des pistons de 72 mm à 3 segments fournit par la RNUR (Renault) dans un premier temps.
Le premier essai avec un arbre à cames sans gros travail sort déjà une puissance de 60 ch. 3 semaines après, avec un arbre à cames de Moteur Moderne la puissance passait à 77/78 ch et le début des courses commençaient avec au volant Henri GRANDSIRE qui se plaça 4ᵉ. Le début est donc concluant !
Les différents développements augmenteront la puissance du moteur jusqu'à 100/101 ch dès 1965.
De ces premiers moteurs là à admission horizontale, seulement 29 moteurs furent (13 usine et 16 versions client légèrement moins optimisé) construits en 3 ans dont 11 ont été détruits en compétition sur 1964/1967.
Le cout de développement de ces motrices se chiffrait en 1 an à 233 632,59 Francs , soit environ 298 000 € en 2011.
1968 fut une année où rien ne se passa, la F3 étant délaissée par Alpine.
En 1969, Shell relancera la Formule 3 chez Alpine avec un projet ambitieux.
Le programme de développement fut relancé.
Le moteur fut retravaillé avec la nouvelle culasse de l'Estafette. La puissance et le régime maximum furent progressivement augmentés pour finir sur 121 ch, 10.4 m/kg et 9800 tr/min repartis comme suit :
En 1969, il ne restera sur la dernière version, que le bloc moteur d'origine R8, la culasse étant celle de l'Estafette extrêmement retravaillée. Des tiges métalliques de renforts sont rajoutées et collées, les conduits d'ADM sont déplacés à 45°, la rampe de culbuteurs est renforcée, etc.
Une dizaine de moteurs furent construits, mais uniquement des "usines", aucun pour le marché "client".
Finalement, cette épopée F3 1000 cm³ et ce brave moteur de R8 a permis à Alpine de monter 34 fois sur le podium dont 9 premières places !
Ci-dessous, quelques photos d'un exemplaire de 1969, neuf 0 km et les tableaux récapitulatifs du début de développement à la fin du développement.
Bref, plus grand-chose d'origine du moteur de R8 pour arriver à sortir quasiment 130 ch/litre !
Alpine P64 1964/1965
Alpine A360 1969
Répartition des premières monoplaces Alpine et ses motorisations.
Caractéristiques fin de développement correspondant au moteur en photo :
Énormément d'informations proviennent du magazine AUTODIVA N°8 de 2011 qui a eu l'accès à l'entreprise MOTEUR MODERNE et ses archives.
Depuis, l'entreprise ayant été rachetée, toutes les archives sont parties à la poubelle, il sera désormais impossible de trouver plus d'infos (courbe d'arbre à cames, courbes d'allumage…)
Petit post sur une partie très peu connu de l'histoire d'Alpine, de ses débuts en monoplace, et surtout, côté R8, de la capacité de préparation de nos petits moteur quand on a un budget conséquent !
Le temps faisant son œuvre, il se trouve que… j'ai déniché un de ces fameux moteur et notamment la documentation un peu plus complète !
Et il s'avère que c'est une orfèvrerie à lui tout seul !
Une motorisation exceptionnelle qui nous donne un aperçu de la puissance sortie d'un petit moteur R8 culbuté de 1000 cm³ !
Mais surtout une motorisation spécifique qui a équipé les premières monoplaces Alpine P64 en 1964 jusqu'en 1969 dans les Alpine A360 dans la catégorie F3 de 1000 cm³.
Historique :
En 1964, une nouvelle réglementation apparaît avec la création d'une catégorie de monoplaces F3 à cylindrée de 1000 cm³.
Le règlement était simple et obligeait juste une motorisation de 1000 cm³ avec bloc moteur et culasse d'une voiture produite en série à 1000 exemplaires en 12 mois et sans arbre à cames en tête. L'alimentation était qu'en à elle limitée à une entrée d'air avec une buse de carburateur de diamètre 36 sur 3 mm d'épaisseur. Le reste était libre !
Alpine et d'autres marques si sont lancés et c'est dans cette catégorie que l'on verra apparaître les moteurs Ford Kent, mini et Cosworth de 1000 cm³ hurlant à plus de 9 000 tr/min !
Côté Alpine, le choix se porta sur le nouveau moteur Renault à 5 paliers : le Cléon fonte de la R8. La préparation fut confiée à l'entreprise spécialisée "Le moteur moderne". En effet, Mignotet était déjà bien chargé pour le côté rallye.
La cylindrée fut ramenée à 992,9 cm³ avec un vilebrequin de course 61 mm (72 de série) dérivé du vilebrequin du moteur Gordini T55 (course 62 mm pour celui-là)
Et des pistons de 72 mm à 3 segments fournit par la RNUR (Renault) dans un premier temps.
Le premier essai avec un arbre à cames sans gros travail sort déjà une puissance de 60 ch. 3 semaines après, avec un arbre à cames de Moteur Moderne la puissance passait à 77/78 ch et le début des courses commençaient avec au volant Henri GRANDSIRE qui se plaça 4ᵉ. Le début est donc concluant !
Les différents développements augmenteront la puissance du moteur jusqu'à 100/101 ch dès 1965.
De ces premiers moteurs là à admission horizontale, seulement 29 moteurs furent (13 usine et 16 versions client légèrement moins optimisé) construits en 3 ans dont 11 ont été détruits en compétition sur 1964/1967.
Le cout de développement de ces motrices se chiffrait en 1 an à 233 632,59 Francs , soit environ 298 000 € en 2011.
1968 fut une année où rien ne se passa, la F3 étant délaissée par Alpine.
En 1969, Shell relancera la Formule 3 chez Alpine avec un projet ambitieux.
Le programme de développement fut relancé.
Le moteur fut retravaillé avec la nouvelle culasse de l'Estafette. La puissance et le régime maximum furent progressivement augmentés pour finir sur 121 ch, 10.4 m/kg et 9800 tr/min repartis comme suit :
107 ch à 7500 tr/min et 10.4m/kg
110,5 ch à 8000 tr/min
118 ch à 8500 tr/min
121 ch à 9000 tr/min
118 ch à 9500 tr/min
En 1969, il ne restera sur la dernière version, que le bloc moteur d'origine R8, la culasse étant celle de l'Estafette extrêmement retravaillée. Des tiges métalliques de renforts sont rajoutées et collées, les conduits d'ADM sont déplacés à 45°, la rampe de culbuteurs est renforcée, etc.
Une dizaine de moteurs furent construits, mais uniquement des "usines", aucun pour le marché "client".
Finalement, cette épopée F3 1000 cm³ et ce brave moteur de R8 a permis à Alpine de monter 34 fois sur le podium dont 9 premières places !
Ci-dessous, quelques photos d'un exemplaire de 1969, neuf 0 km et les tableaux récapitulatifs du début de développement à la fin du développement.
- Vilebrequin sur mesure course 61 mm
- Bielle sur mesures en titane, coupe oblique et crantée.
- Axe de piston spécifique
- Pistons spécifiques
- Allumeur électronique à capteur PMH
- Culbuteurs, tiges, ressorts et coupelles spécifiques
- Soupapes ADM en titane…
Bref, plus grand-chose d'origine du moteur de R8 pour arriver à sortir quasiment 130 ch/litre !
Alpine P64 1964/1965
Alpine A360 1969
Répartition des premières monoplaces Alpine et ses motorisations.
Caractéristiques fin de développement correspondant au moteur en photo :
Énormément d'informations proviennent du magazine AUTODIVA N°8 de 2011 qui a eu l'accès à l'entreprise MOTEUR MODERNE et ses archives.
Depuis, l'entreprise ayant été rachetée, toutes les archives sont parties à la poubelle, il sera désormais impossible de trouver plus d'infos (courbe d'arbre à cames, courbes d'allumage…)
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